Que se joue-t-il dans une greffe de visage ?

Le 27 novembre 2005, au CHU d'Amiens, une équipe médicale composée de spécialistes du service de chirurgie maxillo-faciale du professeur Devauchelle, associée à une équipe dirigée par le professeur Dubernard de l'hôpital Édouard Herriot de Lyon, réalise ce que la presse salue alors comme la "première greffe mondiale de visage".

La patiente greffée, Isabelle Dinoire, à la suite d'un malaise et d'une chute sous l'emprise de médicaments somnifères, avait eu le triangle nez lèvres menton arraché par son chien six mois plus tôt. Elle participera, entourée d'une partie de l'équipe médicale, à une conférence de presse,  où montrer son apparence, sa motricité et ses capacités d'élocution retrouvées. Elle décédera en avril 2016, des suites d'un cancer.

A posteriori, plusieurs professionnels ayant contribué à la préparation, à la réalisation et aux suites de cette intervention, dont la psychologue Sophie Crémades qui a suivi Isabelle Dinoire dès sa première hospitalisation, reviennent sur cette révolution chirurgicale et surtout ses enjeux humains, dans un ouvrage collectif : Faire face, faire visage (Amiens, Hôpital Nord, Dix ans après la première greffe). 

Lisez l'article et visionnez l'extrait de cette conférence de presse, avant de répondre à la question suivante :

L'opération consiste à greffer un lambeau de chair et de muscles, prélevé sur le visage du donneur, au réseau sanguin et nerveux du receveur, lambeau qui prend alors la forme de son ossature. La forme du visage ainsi que les expressions faciales sont, à l'issue de la greffe, celles du receveur, quand la carnation et le grain de peau, l'épaisseur des narines et d'éventuelles fossettes aux joues ou au menton demeurent de la physionomie du donneur. Selon vous, doit-on dire du receveur qu'il a "un nouveau visage", qu'il a "le visage du donneur", qu'il a "retrouvé un visage", ou bien qu'il a "retrouvé son visage" ?

Justifiez votre réponse.